mardi 3 juillet 2012

Patrick Artus : « L’innovation n’est pas [vraiment] le problème »


L'insuffisance de l'effort
d'innovation n'explique pas tout
On le sait, l’une des causes du manque de compétitivité des entreprises française est leur positionnement insuffisamment centré sur le haut de gamme. On a alors vite fait d’en diagnostiquer la cause : les entreprises françaises ne s’adonnent pas suffisamment à l’innovation.

Est-ce si sûr ? C’est en tout cas une idée reçue que Patrick Artus questionne dans une interview donnée à la revue Sociétal (n° 76). Il constate en effet que globalement les chiffres français concernant la R&D, le nombre de dépôt de brevets, les dépenses consacrées à la formation des étudiants sont à peu près les mêmes dans la plupart des pays industrialisés. Bien que des différences existent au désavantage de la France, il pense qu’elles ne sont pas suffisamment significatives pour expliquer la situation des entreprises françaises.

Et fort de cette analyse, il conclut : « Au total, il n’est pas clair du tout que l’insuffisance de l’effort d’innovation soit la base du problème du niveau de gamme de la France. »

Il apporte en revanche un autre éclairage : « D’autres causes existent: la faible taille des PME, la disparition des PME innovantes absorbées par les grands groupes, le niveau élevé des charges sociales. Il n’y a en France que 90 000 PME exportatrices, contre 240 000 en Allemagne et 200000 en Italie, ce qui n’est pas dû à l’effort d’innovation. »

S’il a raison, la grande mobilisation en faveur des PME qu’annoncent Arnaud Montebourg et la ministre déléguée, Fleur Pellerin (voir le post du 29 juin ), trouve ainsi pleinement sa justification. A l’exception peut être de la réorientation du crédit d’impôt recherche vers les PME qui, du coup, entre en partie en contradiction avec l’analyse du directeur de la recherche et des études de Natixis.

A lire 
L’interview de Sociétal : « Relocalisation vs. réindustrialisation »

1 commentaire:

  1. Mais que peut donc bien faire Arnaud Montebourg à part hausser le ton ? 

    Rien de très concret bien sur, vu que la France est liée par tous les traités européens qui ne lui permettent pas d'empêcher de délocaliser les entreprises, alors le ministre socialiste du "redressement productif" hausse le ton et s'indigne.

    Les 1200 employés du site PSA d'Aulnay-sous-Bois, par la voix de la CGT veulent plus, beaucoup plus.

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