vendredi 31 août 2012

Le manufacturing est aussi une affaire de sécurité intérieure...


C’est un rapport de l’Alliance for American Manufacturing qui ne néglige aucune piste pour promouvoir la production aux Etats-Unis. Il met en effet en évidence la nécessité d’une industrie manufacturière forte pour faire face et répondre aux catastrophes, naturelles ou produites par l’homme, et souligne l’importance du manufacturing pour la sécurité intérieure des Etats-Unis. Il a été rédigé par deux ex responsables de l’US  Department of Homeland Security (sécurité intérieure américaine).

« Revitaliser les capacités de production américaines doit devenir une priorité claire et urgente à tous les niveaux du gouvernement et chez les responsables de l’industrie. La vitalité future de notre sécurité économique et nationale est intimement liée à nos capacités de production domestiques » écrivent les auteurs. Tom Ridge est ex secrétaire du Homeland Security et ancien gouverneur de Pennsylvanie, Robert Stephan ex Homeland Security est également un ancien colonel de l’US Air Force.

Ridge and Stephan  s’intéressent en particulier aux secteurs l’acier, l’eau et les réseaux électriques  - les plus critiques en termes de prévention et d’efforts de reconstruction après les désastres. Ils prônent aussi quelques solutions pour revitaliser l’industrie et notamment l’investissement dans les infrastructures en utilisant des matériaux produits aux US. 

Il est vrai, à ce propos, que les américains en général, et l’Alliance for American Manufacturing en particulier, n’arrivent pas digérer le fait que les travaux de rénovation du Bay Bridge à San Francisco se fassent en bonne partie avec de l’acier… chinois ! Et de fait, beaucoup d’entreprises chinoises sont impliquées dans des travaux d’infrastructure comme on peut le lire dans cet article : China’s growing role un US infrastructure 

Télécharger le rapport
Le rapport de l’AAM : Preparing for the 21st century Risks. Revitalizing American manufacturing to protect, respond and recover (46 pages )

jeudi 30 août 2012

Pourquoi l’emploi n’est pas près de repartir (indication : c’est la faute au numérique…)


Comment se fait-il qu’aux Etats-Unis alors que la productivité progresse régulièrement depuis des décennies et que, hors crises, le PIB augmente également significativement, on se trouve actuellement dans une situation de fort chômage et que, pire encore, la reprise économique ne s’accompagne pas d’une reprise équivalente des embauches ?

Et comment se fait-il que, alors que la richesse globale des USA a progressé lors de la dernière décennie, le revenu médian des américains soit en forte baisse ?  La famille moyenne gagne moins  en 2009 qu’en 1999.

Et comment se fait-il enfin, comme dirait Louis de Funès/Don Salluste, que les riches sont encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres ? 

Les économistes apportent diverses réponses. Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, deux économistes du Massachusetts Institute of Technology ont la leur, qu’ils présentent dans un très intéressant livre que je viens de découvrir : Race Against The Machine.

Leur explication : c’est essentiellement la révolution numérique qui est responsable de cet état de fait. C’est d’ailleurs ce que souligne le long sous-titre de leur court ouvrage (76 pages)  : How the digital revolution is accelerating innovation, driving productivity and irreversibly transforming employement and the economy. Tout est dit, ou presque.

Leur idée est donc que le développement des systèmes d’information toujours puissants et l’automatisation qui en résulte a rendu et rend de très nombreux emplois non qualifiés inutiles et a pour effet de substituer le capital au travail. Bref qu’avec les progrès des ordinateurs, on se passe de plus en plus des gens qui ne sont pas très qualifiés – et désormais pas seulement dans les emplois industriels mais aussi ceux de service avec de la valeur ajoutée intellectuelle -  et qu’on a plus besoin de les payer autant.

Ce point de vue sur l’impact de l’automatisation n’est peut être pas excessivement original, mais où cela devient intéressant est que selon nos auteurs cela ne devrait faire que s’accélérer.

Pour résumer leur thèse on peut dire que selon eux, en matière d’informatique, on est en train de passer un seuil où chaque avancée technologique (comme le doublement habituel de la puissance des processeurs tous les 18 mois ) aura un impact encore bien plus fort que tout ce qui a pu se produire jusque là. Bref, on a encore rien vu !

Pour l’expliquer ils reprennent l’histoire de l’échiquier sur lequel on met un grain de riz sur la première case, deux sur la seconde, quatre sur la troisième et ainsi de suite en doublant à chaque case. On sait qu’à la case 64 il y aura des quantités phénoménales de riz : un Everest en grains de riz ! Mais ils notent que jusqu’à la case 32, soit 4 milliards de grains de riz, le phénomène reste dans des proportions encore raisonnables. Ce n’est à partir de là –la seconde moitié de l’échiquier -  que les nombres se mettent à exploser.

Et selon eux, cette case 32 est celle sur laquelle on se trouve aujourd’hui en termes de technologies de l’information. Autrement dit, tout nouveau progrès, tout doublement de puissance aura désormais des effets explosifs !

L’emploi n’est donc pas près de repartir rapidement…  Ce qui n’empêche pas les auteurs, qui essaient en fin d’ouvrage de donner quelques pistes pour s’en sortir, de penser qu’à long terme, la troisième révolution industrielle, celle du numérique, se révélera une formidable corne d’abondance. 

En attendant, comme on dit là bas, it’s going to get worse before it gets better

Je ne peux en tout cas  que recommander la lecture de ce livre qui évidemment en dit plus long que ce rapide survol.

Et j’en profite pour vous faire partager mon expérience. Le livre est disponible pour environ 3 euros en version numérique pour Kindle sur le site d’Amazon. Mais j’ai pu le télécharger sur mon iPad depuis le site d’Amazon quand j’ai découvert qu’un petit logiciel permet de transformer un PC, un Mac, un iPad ou un iPhone en lecteur Kindle (il s’appelle Kindle for PC ou iPad…). Peut-être le saviez-vous ? Moi pas. La révolution numérique a encore frappé !

mercredi 29 août 2012

Impression 3D : même le gouvernement américain s’y met

Déjà largement utilisée par l'industrie
L’engouement pour l’impression 3D – nom sous lequel s’est popularisée la stéréolithographie encore appelée fabrication additive –  ne se dément pas. D’un côté on a eu droit il y a peu à un reportage au JT de 20 heures sur l’utilisation de ces machines 3D pour la fabrication personnelle (voir lien ci-dessous). Les journalistes avaient même fait l’effort d’apporter une imprimante 3D sur le plateau.

Cette présentation au 20 heures témoigne indubitablement de la popularité croissante de cette techno qui permet de réaliser des pièces de toutes formes en déposant des couches successives de matière.

Dans le domaine de la production industrielle où cette technologie est utilisée de longue date notamment pour la fabrication de pièces prototypes, l’événement du mois est d’un autre ordre : le lancement le 15 août dernier par la Maison Blanche du National Additive Manufacturing Innovation Institute (NAMII). Un centre de recherche en partenariat public privé consacré à l’impression 3D. Il recevra 30 millions de dollars du gouvernement fédéral venant s’ajouter aux 40 milions apportés par le consortium comprenant divers universités et entreprises.

Et en 2013, le Nist (National Institute of Standards and Technology) prévoit en outre de débloquer des crédits pour la recherche appliquée en matière de mesure pour la fabrication additive.

Cet institut est le premier d’un réseau de 15 instituts pour le manufacturing annoncé en mars dernier par Obama et auquel le gouvernement accordera 1 milliard de dollars en 2013 (voir lien ci-dessous)

Un petit rappel maintenant, pour vous faire pleurer de dépit. Savez-vous que la stéréolithographie a été inventée et brevetée en France ?  C’est une équipe constituée d'Alain le Méhauté (Alcatel) Olivier de Witte (Cilas) et de Jean-Claude André (CNRS) qui l’ont brevetée en 1984.

 Alcatel et Cilas abandonneront rapidement ces brevets. Ils jugent en effet que l'invention... n'a pas d'avenir. Elle fera pourtant la fortune de l'américain Chuck Hull et de son entreprise, 3D Systems. Elle mettra sur le marché en 1986 le premier d'une longue série de produits professionnels. L'entreprise a été suivie par bien d’autres et désormais par ceux qui proposent des machines pour amateurs à moins de 1000 euros. Et la stéréolithographie est aujourd’hui considérée par tous comme une des technologie d’avenir les plus prometteuses...

A lire aussi
Le communiqué du Nist sur la création de l’institut 
L’article consacré à la fabrication personnelle sur ce blog 
L’article consacré l’investissement d’un milliard de dollars dans 15 instituts pour le manufacturing 

mardi 28 août 2012

Pourquoi le premier ministre s’intéresse aux gaz de schiste…

Fracking or not fracking ? 
Lorsqu’on regarde ce qui se passe aux Etats-Unis en matière d’énergie et de gaz de schiste, on ne peut que se désoler du stupide blocage - décidé, par un gouvernement de  droite !- concernant cette source d’énergie. Les bénéfices tous azimuts – et en particulier sur le manufacturing – liés à l’exploitation débridée du gaz de schiste aux US ont en effet de quoi faire réfléchir et même saliver...

D’ailleurs, avant l’été le fameux Claude Allègre avait écrit un excellent article - au ton mesuré, à l’analyse fine et sans provocation…-  dans Le Point  pour dédiaboliser cette énergie (lien ci-dessous).

Bref, voici ce qu’écrit le Département américain de l’énergie dans son Annual Energy Outlook 2012 publié en juin dernier. Il fait état
- d’une modeste croissance de la demande en énergie dans les 25 ans à venir
- et d’une augmentation  de la production locale de pétrole et de gaz naturel  grâce au gaz de schistes dans ce dernier cas.

Résultat :
- « La production domestique de gaz aux Etats-Unis dépassera la consommation, ouvrant la voie à des exportations nettes ». 
- « La production d’électricité sera de plus en plus réalisée à partir de gaz et de renouvelables » (au lieu de charbon, notamment)
- « Les émissions de CO2 liées à l’énergie resteront de 2010 à 2035 en dessous de leur niveau de 2005 et cela même en absence de nouvelles réglementations. »

Dans le même temps, la production de gaz de schistes passera de 5000 milliards de pieds cube par an en 2010 (23% de la production de gaz américaine) à 13600 milliards de pieds cube par an en 2035 (49% de la production)

Et maintenant, regardez les chiffres publiés par l' American Chemistry Council qui analyse l’impact sur l’industrie d’une croissance, hypothétique mais réaliste,  de 25% de la production d’éthane permise par le gaz (de schiste) à bon marché. Cela générerait :
- 17 000 nouveaux emplois de haut niveau dans l’industrie chimique US
- 395000 emplois nouveaux hors industrie chimique
- 4,4 milliards d’apports en taxes fédérales et autres taxes
- 134 milliards de dollars de production économique supplémentaire
- Etc.

Certes, ces braves gens prêchent pour leur paroisse. Mais quand même, en ces temps de disette, et sachant que la France dispose de significatives réserves de gaz de schiste, on ne peut s’empêcher de se demander si on a bien fait de céder aux fantaisies de José Bové… Même si la France n’est pas les US et que pour diverses raisons (dont le code minier) les bénéfices ne sont pas nécessairement aussi rapides et aussi considérables on comprend que le premier ministre, ainsi d’ailleurs qu’Arnaud Montebourg, soit tenté de rouvrir le dossier. 

Le pire est que face à la légitime préoccupation – à mon avis -  du premier ministre, la droite en rajoute pour exploiter la position effectivement  très inconfortable des meilleurs amis des écologistes.  Nathalie Kosciusko-Morizet, se félicite ainsi d'avoir obtenu en son temps le retrait des permis d'explorer et dénonce  « la duplicité de ce gouvernement sur l'écologie ». Bref, sur ce dossier tout le monde semble à contre-emploi :  la polytechnicienne de droite avance les pions de Bové. Et la gauche verte semble rouler pour Total… 

A lire aussi
Monsieur Hollande, n'ayez pas peur des gaz de schiste ! , l’article de Claude Allègre dans Le Point.  

lundi 27 août 2012

Ce que Montebourg va voir chez Atol


Arnaud Montebourg se rend aujourd'hui dans l'usine Atol, à Beaune (21). J'y étais allé il n'y a pas très longtemps et j'avais fait un papier (initialement publié sur le site de La Fabrique de l'Industrie). Le voici. Il raconte l'histoire de la relocalisation des lunettes d'Atol, l'opticien cher à Antoine. 


Hier 100% en Chine. Aujourd'hui, 30% en France
Jusqu’en 2005, le groupe coopératif Atol, qui regroupe 770 opticiens indépendants, fabriquait l’intégralité de ses montures de lunettes en Chine. Et réalisait l’assemblage verres-monture en Thaïlande.

En 2012, changement de décor. Environ 30 % de ses montures, soit quelque 300 000 unités par an, sont produites en France, dans le Jura en particulier. La région, avec les villes d’Oyonnax et de Morez spécialisées de longue date dans la lunetterie (plastique pour la première, métallique pour l’autre), avait souffert des délocalisations. C'est peu dire que ce retour est apprécié. Quant à l’assemblage, il a été rapatrié à Beaune (Côte d’or). Et ce n’est qu’un début.

Le retour en France de la production de montures de lunettes a été initié chez Atol, bien avant que le « made in France » ne soit devenu d’actualité. « En réalité, depuis 2005, le PDG de l’entreprise avait pris conscience des limites du tout asiatique » raconte Cedric Veille, directeur des opérations du site de Beaune. L'année 2009 verra la première collection Atol sortir des sites français. Depuis, chaque année, une nouvelle collection est lancée et fabriquée en France.

Pourquoi relocaliser ? Réponse : pour gagner en qualité et en réactivité. « Les deux motivations sont inséparables » affirme Cedric Veille. S’y ajoute l'objectif de montée en gamme, à la fois cause et effet de ce retour aux sources. En termes de réactivité, les chiffres parlent d’eux mêmes : le délai entre une prise de commande et la livraison est désormais de deux à trois semaines. En passant par la Chine, il fallait quatre mois !

Idem pour le délai de développement d’une nouvelle gamme. Sur les sites français, deux mois suffisent pour passer du prototype à la livraison, temps qui comprend toute la phase de création d’outillage et d’industrialisation. Lorsque les produits étaient fabriqués en Asie, le délai atteignait au moins six mois. Si l’on ajoute à cela l’interactivité des équipes de développement avec les fabricants – ils sont à une heure de voiture – et l’amélioration de la qualité, on comprend qu’Atol supporte sans broncher l’augmentation de coût « de 15 à 30 % » qu’implique la production en France.

Pour cette production, Atol s’appuie sur des sous-traitants, des PME de moins de 50 salariés, fortes de leur savoir-faire. Si beaucoup d’entreprises du Jura ont mis la clé sous la porte, il en est heureusement resté suffisamment pour reprendre le flambeau. Atol en prend soin : « nous sommes souvent amenés à financer tout ou partie de leur outillage » dit Cedric Veille.

Mieux, afin d’assure la compétitivité de ses sous-traitants, Atol réalise du transfert de technologie à leur usage : des machines d’impression numérique par exemple (dérivées de produits pour l’affichage), des systèmes de découpe laser (adaptés de machines pour la chirurgie) ou encore des presses d’injection sophistiquées.

Les lunettes d’entrée de gamme, en particulier les fameuses « secondes paires à 1 euro », sont toujours issues d’Asie. Celle-ci demeure imbattable sur les coûts. Mais, confie Cedric Veille, « depuis quelques mois nous étudions les solutions technologiques susceptibles de permettre un retour de la production en France. »

Atol a également rapatrié, dans ses propres locaux cette fois, le montage des lunettes. Là encore, qualité et réactivité sont au rendez-vous. L’entreprise a notamment investi 1,5 million d’euro dans un système automatisé de machines et de convoyeurs qui lui permet de découper avec une très grande précision les verres et de les adapter parfaitement aux montures. Le montage du verre dans la monture est alors réalisé manuellement, par une équipe de seize personnes. Elle assemble ainsi environ 130 000 paires par an. Le reste est effectué en magasin.

Le grand vent de « made in France » qui souffle sur Beaune n’a pas touché que la production. La logistique est en effet le cœur du métier d’Atol. Travaillant en flux tendu, Atol livre chaque jour l’intégralité des ses 770 opticiens. Basée à Dijon jusqu’en 2007 l’entreprise s’est installée à Beaune afin d’être plus proche de ses transporteurs. A cette occasion elle a brièvement songé à délocaliser son centre d’appel au Maroc. Elle a finalement décidé de le conserver et même d’augmenter son effectif.

Explication : ce centre d’appel téléphonique ne traite certes qu'une partie des commandes quotidiennes des opticiens (environ 20 %) mais il joue un rôle important dans la qualité de service. D’où son développement à Beaune. Et si l’entreprise s’efforce de faire croître les prises de commandes informatisées, elle n’envisage pas de le faire au détriment du centre « dont les activités seront davantage orientées vers le conseil », confie Christelle Burgain, sa responsable.

La nouvelle invasion des robots, pour le meilleur et le pire


Plus intelligents et moins chers
Long et bon article dans le New York Times du 19 août dernier. Il s’appelle « Skilled work without the worker ». Du travail d’orfèvre sans orfèvre en quelque sorte... Il montre à quel point les robots d’aujourd’hui sont en train de changer la donne dans l’industrie. 

Ce changement est à double visage. Changement pour le meilleur  en permettant de rapatrier des productions. Et pour le pire en diminuant encore le nombre d’emploi dans l’industrie.

Les robots d’aujourd’hui sont en effet moins chers et beaucoup plus intelligents que ceux utilsés jusque là en particulier dans l'industrie automobile en particulier. De quoi s’attaquer à des applications et des domaines entièrement nouveaux.

L’article cite ainsi deux usines de Philips qui fabriquent le même rasoir électrique. L’une est en Chine, l’autre en Hollande. La seconde utilise 128  robots pour l’assemblage des rasoirs et… dix fois moins de personnel. « Avec ces machines nous pouvons fabriquer n’importe quel produit d’électronique grand public » dit le responsable de l’unité de production.

Bien d’autres exemples dans cet article témoignent de  l’apport des robots et des nouvelles tâches qu'ils sont capables d'accomplir, notamment dans les entrepôs. Mais il y a le revers de la médaille.

L’emploi d’abord : Dans un livre récent  (Race Against the Machine)  Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, deux économistes du Massachusetts Institute of Technology se font l’écho de ce fort développement et pensent que l’industrie est en train de vivre la même révolution que l’agriculture qui occupait 40% de l’emploi aux USA et n’emploie plus que 2% des américains.

Et il y a aussi le fait que les chinois se mettent eux aussi très agressivement à utiliser des robots. Le patron de  Foxconn, la fameuse entreprise taiwannaise qui fabrique notamment en Chine les iPad et autres iPhones, a ainsi annoncé il y a quelque temps son ambition d’installer 1 million de robots dans son entreprise ! Et il n’est pas le seul en Chine à miser sur la robotique, comme on l'a déjà écrit ici.

Dernière remarque, personnelle cette fois : il est désespérant dans ce contexte de constater que le France ne possède plus de fabricants de robot... Si au moins elle devenait un utilisatrice intensive, ce serait un moindre mal.

A lire
L’article du NYT
Sur ce blog : Et maintenant le Chine automatise à tours de bras 



lundi 20 août 2012

Des chansons numériques d'occasion, est-ce possible ?

A vendre, notes d'occasion
 Ça a drôlement bougé cet été dans le numérique. Au tout début juillet la cour de justice européenne a en effet rendu un jugement d’une importance majeure. Elle a estimé que l’éditeur d’un logiciel distribué de façon numérique ne peut s’opposer à la revente de son produit. 

Ce jugement est intervenu lors du procès qui opposait Oracle à un revendeur allemand de logiciel, Used Software. Oracle plaidait que la doctrine de première vente qui autorise la revente d’un  produit physique ne s’appliquait pas au logiciel distribué de façon numérique.

La cour en a donc jugé autrement et  autorise donc la revente de produits numériques distribués de façon électronique dans toute l’Union Européenne. S’ouvre donc désormais un immense marché de produits numériques « d’occasion », parmi lesquels les jeux vidéos téléchargés.

Ce faisant l’Europe a pris une longueur d’avance sur les Etats-Unis où se pose actuellement la question du droit de revente des chansons achetées sur iTunes.

Une start-up, ReDigi, a en effet mis au point un système qui permet à un acheteur de chansons sur iTunes de les revendre en seconde main. Le système désactive toutes les copies du propriétaire et transfère le fichier « d’occasion » et ses droits numériques au nouvel acheteur. Capitol records du groupe EMI a porté plainte. Le cas sera jugé en octobre prochain.

En savoir plus
Lire le communique de la cour européenne de justice 
Sur ReDigi, lire l’article de Technology Review