vendredi 24 mai 2013

Energie : un immense éclat de rire et... une formidable angoisse

Le pétrole coule à flots,
coule à pleins ruisseaux...
Comme dirait l’autre : « Je me marre ! »Voici des lustres que les meilleurs experts du monde prédisent la fin de l’abondance de l’énergie fossile et l’épuisement de ces ressources naturelles accéléré par l’insatiable gourmandise énergétique de la Chine. Tous les malthusiens du monde se sont alliés pour entonner ce refrain.

Et puis, vous le savez, tout a changé. Tout le monde et son frère, ainsi que l’Agence internationale de l’énergie, le constate aujourd’hui : les Etats-Unis devraient devenir le plus important producteur de pétrole dès 2020 et même être auto-suffisants en la matière en 2035. Cela sans même parler des gaz de schistes qui ont déjà fait baisser le prix du gaz de 75% en 5 ans aux Etats-Unis.

Avouez que c’est comique (ou irritant). Personne, semble-t-il, n’avait sérieusement présenté cette éventualité ou, du moins, n’avait pu faire valoir ce point de vue. Ce n’était pourtant pas impossible à envisager puisque le progrès technologique et la montée du prix du pétrole jouent un rôle important dans ce renversement de situation. Il y a en tout de quoi écorner sérieusement la confiance à accorder aux « experts » ( et, une fois de plus, donner tort à Malthus).

Qu’on se réjouisse ou s’attriste (pour cause de CO2) de cette nouvelle donne, elle suscite en revanche de très angoissantes questions. Elles sont très bien soulevées dans un article de l’International Herald Tribune signé par Ian Bremmer et Kenneth Hersch. L’un est président d’Eurasia Group, l’autre CEO de NGP Energy Capital Management.

L'enjeu est d’importance. Que va-t-il se passer au proche Orient maintenant que la nouvelle auto suffisance américaine  milite pour un désengagement des Etats-Unis de la région et que les besoins de la Chine peuvent en revanche la conduire à s’y impliquer plus fortement ?

Les auteurs de l'article posent notamment cinq questions fondamentales que je vous retranscris telles quelles puisque l'anglais a désormais droit de cité dans nos plus nobles institutions :

- How might a lighter U.S. presence and heavier Chinese involvement change the world’s most volatile neighborhood? 
- What can the next generation of Saudi leaders expect for their country’s future in a world where OPEC has lost much of its market power? 
- Will Qatar’s support for Muslim Brotherhood governments in other Arab states and China’s interest in using the United Arab Emirates as an offshore trading center for its currency leave the Saudis dangerously isolated? 
- Can Iran’s revolution survive the need to build a more modern economy?  

Et ils concluent : « Un monde dans lequel les Etats-Unis sont moins intéressés à répondre à ces questions est vraiment un monde nouveau ». Yes, indeed !

Lire l’article 
When America Stops Importing Energy
Lire aussi (ajouté de 19 juin 2013) : La diplomatie chinoise lorgne le Proche Orient



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