mercredi 12 septembre 2012

Sylob, ou l’ETI est-elle l’avenir de toutes les PME ?

Sylob, PMI albigeoise et qui
entend le rester
Un évènement parfois vous amène à douter de vos certitudes. Pour moi, c’est la rencontre hier avec une PME française Sylob. Il ya assez longtemps que je déplore que nos PME et nos start-up soient atteintes du syndrome de Peter Pan : elles ne croissent jamais très significativement. Cette idée d’une nécessaire et forte croissance fait aujourd’hui consensus. On ne rêve plus que de voir toutes les PME  se transformer en ETI et partir à la conquête du monde.

Sylob maintenant. La PME conçoit et installe des logiciels d’ERP (gestion intégrée d’entreprise). Elle est sur un créneau de marché bien défini : les ERP pour PME industrielles.  Elle a été fondée il y 21 ans à Albi par Jean-Marie Vigroux.  Elle réalise aujourd’hui 7 M€ de chiffre d’affaires (moitié vente de produits, moitié services) et emploie 90 personnes.

21 ans pour atteindre 7M€ et 90 personnes. Ce n’est pas ce qu’on peut appeler une croissance phénoménale. En plus l’entreprise n’exporte quasiment rien. Et son patron aggrave son cas car il avoue ne pas ambitionner d’acquérir le statut d’ETI.

Alors faut-il montrer du doigt la PME et l’exhorter à un peu plus d’audace et davantage de croissance ? Eh bien c’est là où mes certitudes vacillent car l’entreprise suit avec constance son petit bonhomme de chemin. Ainsi :
- Elle a vu son CA croître de 15% et son résultat net de 24% sur l’exercice 2011-2012
- Elle vise une croissance d’au moins 10% pour 2013 et vise un CA de 10 M€ en 2015
- Elle possède une gamme de produits modernes et bien adaptés aux besoins des PMI industrielles (qui, soit dit en passant, ont bien besoin de tels outils)
- Elle vient d’ajouter un nouveau produit à sa gamme (un logiciel dédié à la gestion par affaires)

La PME a d’autres côtés intéressants. D’abord, elle est détenue à 85% par ses salariés. Ensuite, Jean-Marie Vigroux a mis en place de longue date une structure propre à assurer sa succession à la tête de l’entreprise qu’il n’entend pas revendre à quiconque (il avoue avoir déjà refusé des offres).

Enfin, ce gadzard, et fier de l’être, tient un vrai discours de gadzard : « je ne veux pas de la croissance pour la croissance. Mon ambition est de fournir aux PMI industrielles les meilleurs outils pour assurer leur développement. Pour cela je souhaite conserver une entreprise à taille humaine avec une certaine éthique qui nous empêche de faire n’importe quoi. »

Noble ambition. Cela peut-il continuer ainsi ? A vrai dire il ne semble pas y avoir de raison majeure pour que cela change. L'ETI n'est peut être pas l'avenir de toutes les PME... Mais, perfide, on ajoutera un  bémol : le collègue de l’albigeois Sylob, l’auvergnat Qualiac qui a suivi un parcours très similaire (créé en 1979 il compte 140 personnes pour un CA de 13,5 M€) a, lui, franchi un pas important en mars dernier. Il accentué son ouverture internationale en créant Qualiac Corporation aux Etats-Unis... Qu'en penser ?

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