70% de core, 20% d'adjacent et 10% de transformational. Délicieux ! |
Cette « recette » ne dit pas comment innover – il n’y a malheureusement de solution toute faite en la matière - mais comment gérer au mieux le portefeuille d’innovations d’une entreprise. Elle est exposée dans le numéro de mai d’Harvard Business Review par Bansi Nagji et Geoff Tuff, tous deux partners de la société de conseil américaine Monitor Group.
L’intérêt et l’originalité de leur démarche est de partir des trois types d’innovations couramment pratiqués dans les entreprises et, à partir de là, d’analyser quelle combinaison de ces types d’innovation conduit au meilleur résultat en termes d’augmentation des revenus et de la valeur de l’action des entreprises.
Les trois types d’innovation qu’ils distinguent sont :
- La core innovation, l’innovation de base, c'est-à-dire l’innovation incrémentale appliquée sur les produits traditionnels de l’entreprise et sur ses marchés traditionnels
- L’adjacent innovation, c'est-à-dire l’innovation autour des savoir-faire traditionnels de l’entreprise mais qui conduit l’entreprise à servir de nouveaux marchés et de nouveaux clients, proches toutefois des marchés traditionnels (exemple le swiffer de Procter & Gamble)
- La transformational innovation, de l’innovation plus radicale qui s’attaque cette fois à des marchés et des clients entièrement nouveaux pour l’entreprise (exemple iTunes d’Apple)
Leur étude leur a permis de constater que les meilleurs résultats du point de vue des résultats de l’entreprise sont obtenus par celles qui accordent 70% du budget d’innovation aux premières, 20% à la seconde catégorie et 10% à la dernière. En retour les bénéfices obtenus sont strictement à l’opposé : les core innovation rapportent seulement 10% des bénéfices, les adjacent, 20%, et les transformational, 70%.
Les auteurs avertissent que ce découpage 70-20-10 est la moyenne globale constatée sur l’ensemble des entreprises étudiées qui ont le mieux réussi. La répartition exacte, elle, varie selon le type d’industrie. Ainsi elle serait plutôt de 80-18-2 pour une entreprise de biens de consommation, de 70-20-10 dans le cas d’une industrie diversifiée et de 45-40-15 pour une entreprise de technologie.
L’intérêt d’une telle approche est d’une part d’éviter aux entreprises de se focaliser trop ou trop peu sur tel ou tel type d’innovation, de souligner l’importance de jouer simultanément sur les trois leviers d’innovation et de fournir des lignes directrices claires pour l’affection des budgets et des savoir-faire qui sont très différents selon que l’on pratique un type d’innovation ou un autre.
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