Robot d'Universal Robots : l'équivalent du microordinateur en robotique |
La location de robots est une grande première. Mais, fait plus significatif encore, ce service témoigne d’une évolution majeure de la robotique industrielle. La location n’est en effet devenue envisageable que grâce à une récente génération de robots extrêmement prometteuse (voir article sur ce site ) : ils sont très peu coûteux et, surtout, extrêmement facile à mettre en œuvre et à programmer. Cette flexibilité leur permet ainsi d’être installés en un clin d’œil. Mieux, ils sont capables de travailler sans qu’il ne soit nécessaire de les enfermer dans une cage pour protéger l’utilisateur : ils sont « collaboratifs ».
On peut saluer ici la clairvoyance du Cetim : il a su saisir rapidement l’opportunité qu’offrent ces nouveaux robots qui, d’une certaine façon, sont à la robotique ce que le microordinateur a été à l’informatique : ils créent un réel changement de paradigme et ouvrent par leurs caractéristiques, un champ nouveau à la robotisation.
Dans le même temps on peut se demander si l’industrie française se montrera capable de profiter de l’occasion pour relancer la production de robots industriels. Le grand plan robotique français qui vient d’être lancé en fanfare n’incite en effet pas à un optimisme démesuré. Il semble jusque-là passer à côté de cette évolution en se focalisant essentiellement sur la robotique de service…
Pour en revenir au service du Cetim, le robot qu’il a retenu est celui de la start-up danoise Universal Robots. Elle fait un malheur avec ses produits peu sophistiqués (ils sont peu précis et ne manient pas de charges lourdes) mais d’un coût et d’une flexibilité défiant toute concurrence. Installation comprise, le robot qu’a acquis le Cetim revient à moins de 30 k€.
Il en coûtera quelque 3000 euros par mois à la PMI souhaitant tester ce robot. La première application proposée concerne le chargement/déchargement de machine (de décolletage ou d’usinage) pour des petites et moyennes séries. Le Cetim estime qu’une durée de location de trois à quatre mois devrait permettre à l’entreprise de valider l’intérêt du robot pour sa production.
Massard Décolletage, une petite PMI de la région de Saint-Etienne, est l’entreprise qui va inaugurer ce service. Le Cetim indique que, au vu des résultats de cette première expérience, il élargira progressivement son parc de machines en location en fonction de la demande ainsi que les applications visées.
Le Cetim qui croit beaucoup dans l’usage des robots collaboratifs espère également faire évoluer à cette occasion la réglementation qui, en France, ne permet pas encore de faire travailler un robot sans aucune protection vis-à-vis de l’opérateur