En attendant les mesures d’Arnaud Montebourg qui doit présenter son plan de redressement industriel « dans quelques semaines », les patrons commencent à s’inquiéter sérieusement.
Aujourd’hui c’est la CGPME qui réclame une suspension du projet de coup de pouce au SMIC. Voici son communiqué :
« Les clignotants de l'économie sont passés à l'orange. Le taux de marge des entreprises françaises est désormais le plus faible d'Europe. Les délais de paiement, y compris publics, s'allongent menaçant directement la pérennité des entreprises les plus fragiles alors même que les banques rechignent à financer les crédits court terme.
Dans un tel contexte, il serait incompréhensible que le gouvernement persiste à vouloir augmenter le SMIC au-delà de la revalorisation "technique" prévue au 1er juillet. Un coup de pouce politique mettrait de manière directe en danger des milliers de TPE/PME dans l'incapacité de supporter une augmentation de leur masse salariale alors même que leurs marges se contractent. "L'effet de ciseau" serait ravageur pour l'économie et pour l'emploi.
La CGPME réclame une suspension du coup de pouce envisagé. La dégradation de la conjoncture l'exige. »
Ce message fait suite à l’initiative d’Yvon Gattaz, patron de l'ETI Radiall et président du syndicat Asmep-ETI, qui regroupe les entreprises familiales. Il a écrit il y a quelques jours à François Hollande pour l'alerter sur les dangers d'une remise en cause du pacte Dutreil. Une loi qui permet d'alléger le fardeau fiscal lors de la transmission d'une entreprise.
Il estime dit Le Figaro qu'une telle décision condamnera les entreprises familiales à se vendre à des groupes étrangers. «Le gouvernement doit prendre toutes les mesures pour conserver les entreprises familiales de taille intermédiaire sur notre territoire, en maintenant totalement les lois Dutreil qui les ont sauvées et sauvé leurs emplois», affirme Yvon Gattaz.
Bref, ça commence à chauffer… la pression monte.
Ajouté le 22 juin à 16 heures : venant s'ajouter au choeur des PME et ETI, ce matin l'inoxydable Alain Minc s'est inquiété à son tour dans le quotidien Les Echos. Il dit "cette alternance est une bénédiction pour la société et une malédiction pour l'économie" et ajoute : " Cette gauche a appris le kéynesianisme, pas le schumpéterisme. Elle n'a pas appris ce qui fait la dynamique de l'économie. Elle engage une politique qui nous met à rebours de tous nos partenaires, une politique qui va accroître notre déficit de compétitivité vis-à-vis de l'Allemagne et, bientôt, aussi, vis-à-vis des Espagnols et des Italiens."
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