L’ouvrage se veut un cri d’alarme pour alerter les américains de la gravité de la situation économique et industrielle. Mais, américain ou non, on y découvre tous les ingrédients pour comprendre en quoi la défense de l’industrie s’impose et pourquoi les gouvernements à y rôle à jouer. A recommander donc à tous ceux qui jugent que la réindustrialisation est une priorité. Ils y trouveront du grain à moudre.
Les auteurs sont Robert Atkinson, patron et fondateur du think tank américain ITIF ( the information technology and innovation foundation) et Stephen Ezell qui y est senior analyst. ITIF est une source d’information que les lecteurs de ce blog connaissent bien. Ses études y sont souvent citées.
Robert Atkinson et Stephen Ezell sont de farouches défenseurs de l’économie de marché et du libre échange. Cela pour dire que ce ne sont pas des gauchistes, bien qu’ils s’en prennent vivement aux économistes néo libéraux. Brièvement résumée leur thèse est que :
- La situation américaine est alarmante : de longue date la compétitivité de l’industrie américaine est entamée et que l’économie américaine en plein déclin
- C’est cette perte de compétitivité qui, indirectement, est responsable de la "Grande Récession" que l’on vient de connaître
- La perte de compétitivité américaine ne concerne pas seulement les vieilles industries mais également les industries innovantes
- Le gouvernement à un rôle important à jouer en mettant en place une politique d’innovation pour relancer le pays, l’industrie et l’innovation
- La source des maux de l’économie américaine est le pouvoir qu’exerce aux Etats-Unis la pensée économique néo libérale pour qui le marché à toujours raison et qui considère toute intervention de l’état comme diabolique.
Cet épais ouvrage (431 pages dont plus de 60 de notes) décortique ainsi toutes les causes du déclin économique américain – en le comparant notamment au déclin industriel de la Grande-Bretagne. Il explique pourquoi l’Amérique se refuse à le constater ce déclin. Il définit et explique ce qu’est une bonne « politique d’innovation », terme que les auteurs préfèrent à « politique industrielle ». Il explique pourquoi une telle politique est indispensable et donne des pistes pour la mettre en place.
Le livre plaide enfin pour la création d’un système international d’innovation jugeant que les grands organismes actuels qui datent de l’après guerre – le FMI, la Banque Mondiale, l’OMC - sont démodés et totalement inadaptés pour répondre aux grands enjeux liés à la compétition mondiale telle qu’elle se présente aujourd’hui.
Et maintenant en route pour la productive recovery !
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