Un nuage bien français ! |
Jeudi, celui de Cloudwatt le « nuage » réunissant Orange, Thalès et… la CDC
Et vendredi dans un communiqué Arnaud Montebourg, Fleur Pellerin, et Louis Gallois (commissaire général à l’Investissement) se félicitaient « du lancement des deux premières centrales numériques de confiance françaises dans le cadre du programme des investissements d’avenir. » (centrale numérique de confiance semble le terme officiel pour cloud…)
Des ministres, des investissements d’avenir et partout la Caisse des dépôts (CDC) qui a investi 75 millions d’euros dans chaque projet (225 M€ au total chacun). On peut le dire : le cloud est une affaire d’état !
Et, faute de mieux, on ne peut que se féliciter que l’état s’en soi mêlé car l’enjeu est colossal. Le cabinet américain Forrester Research prédit par exemple que le marché du cloud passera de $41 milliards de dollars en 2011 à 241 milliards en 2020. IDC pour sa part pense que les services liés au cloud créeront 14 millions d’emplois dans le monde entre 2011 et 2015 dont plus d’un million aux Etats-Unis.
Il faut donc y être, et tant pis si l’initiative privée ne suffit pas, car le marché est aujourd’hui quasiment trusté par les entreprises américaines (Amazon, Google, IBM, HP…) qui ont dix bonnes longueurs d’avances.
L’ironie de l’histoire est que malgré cela les Etats-Unis s’inquiètent des initiatives étrangères. Un rapport du Think Tank ITIF de juillet dernier présenté devant le Committee on the Judiciary Subcommittee on Intellectual Property, Competition and the Internet, souligne les pratiques anti concurrentielles de certains états pour favoriser les clouds locaux (notamment en attisant les craintes sur la sécurité des données ou en exigeant que les serveurs soient implantés dans leur pays).
Le rapport souligne notamment l’initiative française et présente également celle du gouvernement chinois qui a bâti un complexe 7,800 mètres carrés baptisé “Cloud Valley” qui offre des réductions d’impôts aux entreprises de cloud computing ainsi que des bureaux à bas prix pour qu’elles s’implantent à Pékin.
Dernière remarque, l’argent de l’état c’est bien, mais ça donne quand même une drôle d’image. Bull, le partenaire informatique de Numergy, qui en connaît un rayon en matière de liens avec l’état tient ainsi à souligner : « Notre objectif n'est pas de bâtir une infrastructure répondant aux seuls besoins informatiques des entreprises et services publics français - même si la société que nous créons pourra évidemment, au même titre que d'autres, répondre à des appels d'offres publics -, mais bien de développer l'économie du Cloud non seulement en France, mais aussi plus largement en Europe. »
Bon, nous voilà rassurés.
A lire
Le rapport de l'ITIF “Cloud Computing: An Overview of the Technology and the Issues Facing American Innovators”
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire