Voici, aujourd’hui, pour compléter, deux sujets de débat qui ont fait surface.
Faut-il encore rêver d’ETI ?
Patrick Artus ne pouvait omettre de revenir sur ce qu’il a qualifié de phénomène « spectaculaire » et « spécifiquement français » : l’étonnante disparition des grosses PME. Elles ne sont pas perdues pour tout le monde : « chaque année 17% des PME de 250 à 500 personnes sont absorbées par des grands groupes. » C’est cinq fois plus que partout ailleurs en Europe !
La PME ne deviendra pas grande...
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A ce propos, et à mon grand dam, personne, et c’était encore le cas à La Fabrique, n’arrive à diagnostiquer réellement les causes de cette lancinante exception française qui veut qu’on ne voie jamais grossir les PMI. On en est réduit à lancer des incantations sans fin dans l’espoir de voir un jour fleurir ces ETI (entreprises de taille intermédiaire) que l’on envie tant aux allemands.
Doit-on alors se résoudre à ce que suggérait alors Jean-Michel Charpin ? Il dit : « Nous avons en France des grands groupes très performants. Nous ne manquons pas de start-up de qualité. Finalement, est-il vraiment indispensable de se doter de telles ETI ? On peut se demander si, plutôt que de chercher à combler notre point faible, il ne serait pas préférable de renforcer nos atouts… » La question est iconoclaste, mais il n’est pas inutile de se la poser sérieusement et d’entamer le débat. Peut-être finira-t-on par mieux comprendre ce qui se passe…
Dans ce contexte, on notera que Louis Gallois, intervenant un peu plus tard à propos des relations donneurs d’ordres/sous traitants, apportait à sa façon sa contribution au débat. Le pdg d’EADS (donc le successeur, Tom Enders, estr désormais connu) se félicitait en effet d’avoir œuvré en faveur du rapprochement de deux de ses sous-traitants, Mecachrome et Mecahers. L’acquisition du second par le premier, finalisée au début du mois, a créé une entité de plus de 250 M€ de chiffre d’affaires pour environ 1800 collaborateurs. Une belle grosse PME. Une future ETI ? Elle a toutes ses chances. EADS n’a pas l’intention de la racheter…
Fiscalité : qui aider ?
Autre sujet de débat, la fiscalité. Patrick Artus rappelle que « depuis 2000, la France a choisi de favoriser les emplois non délocalisables. » Ce qui s’est traduit par une fiscalité propre à soutenir des emplois peu qualifiés, dans des secteurs abrités du service : distribution, artisanat, restauration…
La question que se posent Artus et Charpin. Est-ce que ces aides se sont faites au détriment de l’industrie ? Faut-il alors les supprimer pour favoriser cette dernière ?
Ils pensent qu’il faut « réorienter cette politique » mais sans avancer de réponse définitive. Artus est certes d’avis qu’il faut revenir sur la TVA réduite dans la restauration et le bâtiment, mais tous deux soulignent également que toutes les aides pour les bas salaires ont porté leurs fruits, créé de nombreux emplois et qu’il serait dangereux d’y mettre fin abruptement.
Bref, il n’y a pas encore de réponse claire et précise en la matière. Autrement dit, le débat est largement ouvert.
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