Au départ c’est un travail québécois du Cefrio (Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations, à l’aide des TIC) et d’HEC Montréal pour définir un Indice de l’innovation par les TIC.
Le Cigref s’est, si j’ai bien compris, greffé dessus pour mener en France une enquête sur l’innovation et les technologies de l’information. Plus de 50 entreprises, membres du Cigref et d’une taille supérieure à 500 personnes ont été interrogées.
La principale conclusion :
« Plus une entreprise fait une utilisation intensive des TIC, plus elle innove. Et surtout, il faut souligner que ce n’est pas un type de technologie en particulier qui amène une innovation accrue, mais bien l’intensité d’utilisation des TIC en général. »Cela dit, bien que je n’ai pas fait une étude statistiquement représentative je me pose une question. On observe une corrélation entre « intensité de TIC » et « Innovation ». Cela peut en effet prouver que les TIC suscitent l’innovation mais peut être tout autant que … ce sont les entreprises les plus innovantes qui utilisent le plus les TIC ! Subtile nuance.
Que le Cigref choisisse la première hypothèse est naturel; personnellement j’ai un léger penchant pour l’autre explication. Quand l’esprit d’innovation est présent quelque part, il se manifeste aussi par un tropisme en faveur de l’utilisation d' outils modernes, dont les TIC.
Quoi qu’il en soit voici l’ensemble des conclusions de ce travail. Elles sont au nombre de sept, dont les deux déjà citées.
1 Un nombre limité d’entreprises ont effectué des innovations majeures au cours des douze derniers mois, en ce qui concerne leurs produits et services, leurs procédés, leurs stratégies de commercialisation ou leur structure organisationnelle. De plus, ces différents types d’innovations sont fortement corrélés, à l’exception de l’innovation organisationnelle : un groupe restreint d’entreprises effectue donc plusieurs innovations à la fois, tandis que les autres n’effectuent que très peu de changement.
Ce constat met en lumière le fait que les innovations sont de plus en plus systémiques. Une innovation
donnée se fait en parallèle au développement d’un nouveau produit, grâce à de nouveaux procédés,
qui demandent une nouvelle forme d’organisation et entraînent un nouveau mode de commercialisation. Il faut se garder d’avoir une vision simpliste de ces innovations.
2 Le portrait de l’usage des TIC dans les entreprises et organisations révèle que la majorité d’entre elles font un usage limité des technologies, à l’exception d’outils de base tels que le courriel ou les logiciels bureautiques. La nouvelle vague du numérique (mobilité, plateformes collaboratives, informatique en nuage, etc.) n’est pas l’apanage de la majorité. On parle beaucoup de ces technologies, mais on les utilise peu.
3 Pourtant, l’intensité d’utilisation des TIC dans l’organisation contribue favorablement et significativement à la capacité d’innovation. Les organisations les plus innovatrices sont de fortes utilisatrices des TIC. La taille et le secteur d’activité n’apparaissent pas comme des déterminants essentiels de la capacité à innover. Grandes comme petites, les entreprises qui utilisent intensivement les TIC accroissent leurs capacités d’innovation.
4 L’effet important vient de l’intensité d’utilisation, pas simplement de la présence de la technologie dans l’entreprise.
5 Les modifications significatives à l’organisation, ou changements organisationnels, sont également un facteur significatif pour innover et tirer profit de l’innovation ; dans une moindre mesure, la culture d’expérimentation et la tolérance au risque contribuent aussi significativement à l’innovation.
6 Les investissements physiques n’influencent pas significativement l’innovation et ne peuvent à eux seuls la susciter.
7 Au sein des entreprises et organisations qui affichent un fort changement organisationnel, l’innovation a un effet sur la performance de marché.
A lire
L’étude « L’innovation par les usages et les technologies numériques. »
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