Savez vous comment on conçoit une voiture ? On commence par placer l'un derrière l'autre le moteur, la direction et le pédalier. Puis on dessine autour. L'encombrement de ce groupe détermine en effet ce qui est possible et ce qui ne l'est pas en matière de formes et de taille du véhicule.
A ce propos, Pierre Beuzit, ex directeur scientifique de Renault, raconte cette histoire d'innovation qu'il a vécu lors du développement de la Twingo, première du nom.
« Quand nous avons conçu la Twingo, l'idée était de réaliser un petit monospace. On voulait une forme proche de celle du TGV : vu de profil l'avant de la voiture devait être une ligne droite, partant du pare choc jusqu'au toit, au dessus du pare brise. »
Jusque là tout va bien. Mais, une fois le groupe moteur-direction-pédalier implanté, catastrophe ! L'ensemble est trop long, car si l'on veut ce fameux profil en ligne droite, des considérations de géométrie élémentaires imposent de dessiner une voiture de 1,60 de haut ! Totalement incompatible avec la petite Twingo envisagée. Enfer et damnation !
Comment résoudre cette équation sans compromis sur le design ? Il n'y a pas d'autre solution que de réduire l'encombrement du groupe moteur, direction, pédalier. Or la longueur de chaque élément est fixée. Mission : impossible ! La Twingo 1 est sortie pourtant. Et elle n'a pas la hauteur d'un camion... Il a donc fallu innover. Voici le « truc ».
« Tous les constructeurs automobiles, dit Pierre Beuzit, procèdent de la même façon pour implanter la direction : elle est toujours placée en position basse. C'est un dogme. Face au problème qui se posait nous n'avions pas d'autre solution que de poser une question iconoclaste : "Et si, on plaçait la direction ailleurs? ". Il est alors apparu, que contrairement aux idées reçues, il était tout fait possible de l'implanter en position médiane. Le tour était joué. On gagnait les quelques centimètres nécessaires donner à la voiture la forme et les dimensions voulues. »
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