Flyknit : une seule pièce tissée en remplace 36 |
Une révolution en effet pour ce grand adepte de la délocalisation qui fabrique systématiquement ses chaussures dans les pays d’Asie au plus bas coût de main d’œuvre : 96% d’entre elles sont produites au Vietnam, en Chine ou en Indonésie.
L’innovation qui rend cette perspective imaginable est mise en œuvre sur la nouvelle chaussure du fabricant américain qui sortira en juillet prochain : la Flyknit. Son nom donne une indication de la technologie utilisée. Knit signifie « tissé » et c’est justement là tout le secret. Nike a mis au point une complexe machine de tissage pilotée par ordinateur qui permet de tisser toute la partie supérieure de la chaussure. Comme une chaussette !
Le résultat : la partie supérieure de la Flyknit est réalisée avec deux pièces seulement, au lieu de 37 ! Autrement dit, la partie qui réclame le plus de main d’œuvre – il faut en effet couper puis assembler toutes ces pièces - est réalisée automatiquement. D’où l'idée de penser à la possibilité de rapatrier la fabrication.
Le processus sophistiqué mis au point par Nike offre d’autres atouts : il permet de fabriquer des chaussures ultra légères (la Flyknit ne pèse que 150 grammes) et, mieux encore, ouvre la possibilité de réaliser des chaussures réellement sur mesures.
Deux leçons à tirer de cette innovation :
- Les process de production jouent un rôle majeur dans la compétitivité de l’industrie et cela apporte de l’eau au moulin de ceux qui veulent les booster (voir le post d’hier). On reviendra là-dessus lundi.
- C’est utile d’avoir un patron « ingénieur » ou du moins qui connaît parfaitement son produit. Si l’on en croit l'article de Business Week, c’est en visitant le centre de recherche de Nike que son CEO Mark Parker a eu l’œil attiré par une recherche en cours sur cette machine, a jugé de son potentiel et l’a lancée. Il connait la musique. C’est lui qui, comme designer, avait déposé un brevet sur la Nike Air.