Denis Ranque, président du Cercle de l'industrie : "la compétitivité, priorité absolue" |
Je me permettrai toutefois d'ajouter mon grain de sel à ce concentré de politique industrielle. La plupart des propositions concerne pleinement les instances gouvernementales à qui elles s’adressent. Bien. On ne s’empêchera toutefois pas de penser que plusieurs d’entre elles sont principalement du ressort des entreprises elles-mêmes. Ce qui laisse espérer que les 25 patrons et leurs collègues n’oublieront pas des les lire et les relire attentivement afin de ne pas oublier de les mettre en œuvre.
Regardez celle-ci par exemple, la n°5 : Mettre en place des filières industrielles intégrées intégrant les Grands Groupes, PME et ETI. Certes, « les candidats doivent veiller à promouvoir une plus grande coopération entre grandes entreprises, PME et ETI, dans le cadre de ces filières » . Mais la balle est tout de même d’abord dans le camp des grands donneurs d’ordres, non ? Les signataires en sont d’ailleurs conscients : « pour notre part, nous nous engageons à soutenir ces efforts » écrivent-ils.
Celle-là également, la n°7 : Miser sur l’intelligence des acteurs sociaux davantage que sur la médiation de l’Etat. Pas besoin de commentaires.
Il en va de même pour la proposition n°2 : Poursuivre le développement des dispositifs de soutien à l’innovation. Il y est notamment question du crédit d'impôt recherche. Le Cercle de l’industrie écrit : « Pour les PME, bénéficier du CIR, c’est faire plus de recherche ; pour les grandes entreprises, c’est le faire préférentiellement en France, et nous nous y engageons. » C’est la moindre des choses. Et rien ne leur interdit non plus de faire aussi davantage de recherche ! (A ce propos lire le post d'avant hier : Les labos de R&D sont-ils à roulettes ? )
Voici les dix propositions du Cercle de l’industrie
1. Faire de la croissance fondée sur la compétitivité la priorité absolue. S’assurer que les politiques et mesures du programme présidentiel, puis leur mise en œuvre, favorisent la croissance et la compétitivité.
2. Poursuivre le développement des dispositifs de soutien à l’innovation
3. Orienter la formation vers les entreprises, et notamment celles du futur
4. Poursuivre la transformation de l’Enseignement Supérieur, notamment par une plus grande synergie entre Grandes Écoles, Universités, Recherche Publique et Entreprises
5. Mettre en place des filières industrielles intégrées intégrant les Grands Groupes, PME et ETI
6. Faire de nos politiques énergétiques et environnementales des atouts de notre compétitivité de long terme
7. Miser sur l’intelligence des acteurs sociaux davantage que sur la médiation de l’Etat
8. Revoir le mode de financement de la protection sociale afin de moins pénaliser le travail et fairede la politique d'allègement de charges un outil au service de la compétitivité de l'économie
9. Définir un cadre fiscal stable et de long-terme pour favoriser l’investissement
10. A l’échelle européenne, soutenir le développement d’une stratégie industrielle commune
Lire le détail des dix propositions : Les conditions de la relance de la compétitivité industrielle.
La listes des signataires
Denis Ranque, Cercle de l’Industrie, Technicolor ;
Jean-Cyril Spinetta, Air France KLM ;
Benoît Potier, Air Liquide ; Ben Verwaayen, Alcatel-Lucent ;
Patrick Kron, Alstom ; Luc Oursel, Areva ; Thierry Le Hénaff, Arkema ;
Robert Brunck, CGG Veritas ; Pierre Vareille,Constellium,
Louis Gallois, EADS ; Patrick Buffet, Eramet ;
Stéphane Richard, France Telecom ; Gérard Mestrallet, GDF Suez ;
Bruno Lafont, Lafarge ; Gilles Schnepp, Legrand ;
Michel Rollier, Michelin ; Philippe Varin, PSA Peugeot Citroën ;
Maurice Lévy, Publicis ; JeanPierre Clamadieu, Solvay Rhodia ;
Jean-Paul Herteman, Safran ; Pierre-André de Chalendar, Saint-Gobain ;
Serge Weinberg, Sanofi ; Didier Lombard, STMicroelectronics,
Christophe de Margerie, Total ; Philippe Crouzet, Vallourec.
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