"Hors boissons, les IAA françaises affichent un déficit commercial qui va en s’aggravant" |
Pas de quoi pavoiser pourtant. Contrairement à ce que laissent penser ces chiffres flatteurs, en réalité (presque) tout va mal, comme le souligne Alexandre Mirlicourtois directeur des études de Xerfi (voir sa présentation vidéo de 5 minutes, résumée ici).
Attention aux mauvaises nouvelles. Les voici :
- Premier exportateur mondial au milieu des années 90, les IAA françaises sont désormais au 5è rang mondial derrière les USA, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Brésil.
- Les bons chiffres à l’export masquent une douloureuse réalité : ce qui fonctionne très bien sont les exportations de boissons (vins et spiritueux en particulier) qui continuent de croître. En revanche tous les autres secteurs affichent un déficit qui ne fait s’aggraver depuis 2000.
- La valeur ajoutée des IAA stagne à son plus bas niveaux depuis plusieurs années
Quelle est la raison de cette dramatique perte de compétitivité ? « Des marges trop faibles pour investir afin de rester compétitifs et de défendre ses positions sur les marchés tant intérieurs qu’extérieurs » affirme Mirlicourtois. Les marges sont en effet en chute libre depuis 2004 et bien en dessous de leur moyenne de long terme.
Les grands distributeurs sont pointés du doigt pour la pression qu’ils mettent sur leurs fournisseurs. D’autant, souligne Mirlicourtois que, à l’opposé de leurs homologues allemands qui favorisent la distribution de leurs produits nationaux à l’étranger, les distributeurs français jouent la carte des produits locaux dans les pays où ils s’installent.
Cela dit la racine du problème est ailleurs. En cause : la trop petite taille des industries françaises. Près des trois quarts emploient moins de 20 salariés. Et même les plus grandes (Danone) font presque figure de nains face aux leaders mondiaux (Nestlé). Cela ne les met pas en mesure d’imposer leurs prix auprès des grands distributeurs. Résultat, leur seule solution est de baisser leur marge. Le cercle vicieux commence.
D’où la conclusion d’Alexandre Mirlicourtois : « L’accès à la taille critique doit rester l’objectif prioritaire pour les IAA », aussi bien pour s’imposer à l’international que pour faire le poids face aux clients de la grande distribution. Et donc défendre ses marges.
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