Pour un changement de paradigme |
Ainsi, « les solutions à rechercher d’abord se trouvent non du côté de la finance mais du côté de l’économie réelle », et ajoute-t-il, « au cœur de ce changement de paradigme se trouve le triptyque industrie, progrès social et démocratie.»
Selon lui ce changement de vision s’appuie sur sept principes :
Promouvoir une autre conception du travail. « On a dévié en ne l'envisageant que sous l'angle du coût salarial, alors que le sujet principal devrait être la reconnaissance des compétences professionnelles. »
Refonder la protection sociale. « Elle est aussi un système de protection économique. Garantir des revenus aux chômeurs, aux malades et aux retraités permet d'éviter la chute de la demande qui a été subie à la fin des années 1920, avec les conséquences que l'on sait. »
Remettre la finance au service du développement économique et social. « Il faut que la finance arrête de surplomber l'économie réelle et de lui dicter ses normes - comme la modération salariale - . De même que le smic a été créé dans les années 1960, il faudrait réintroduire une forme d'indexation des salaires basée, par exemple, sur la capacité d'innovation des entreprises. »
Réorienter la production économique « vers les besoins fondamentaux de la société, en réalité de moins en moins bien couverts : nutrition, santé, logement, équipement du logement économe en énergie. »
Reconnaître l'entreprise comme une entité juridique séparée de ses actionnaires.
Ancrer les activités dans les territoires. « On doit sortir de la simple localisation qui met en concurrence les implantations, pour passer à la logique d'accès à des compétences. »
Mettre en place des protections. Par exemple « des droits de douane à l'échelle européenne sur des critères sociaux et environnementaux . »
S'y ajoute un huitième impératif : Démocratiser le fonctionnement des entreprises.
Ce changement de paradigme est pour Gabriel Colletis, « un processus à inscrire dans le temps long et non un changement qui s’apparenterait à un « grand soir ». [Cela] ne signifie pas qu’il n’y ait rien à faire de façon immédiate. Tout au contraire. Il faut déclarer sans tarder l’urgence industrielle et commencer à réfléchir aux moyens de la mettre en œuvre de façon effective. »
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