Le mercantilisme chinois : y'en a marre ! |
Robert Atkinson, le patron de l’ITIF qui a écrit ce rapport ne fait pas dans la dentelle. Il dit : « Il est temps que les politiques aux Etats-Unis comme dans les autres pays répondent aux pratiques mercantilistes chinoises qui constituent une réelle menace non seulement pour l’économie américaine mais pour l’ensemble du système de marché et de la mondialisation basée sur les règles du libre échange. »
Le rapport rappelle que le formidable surplus de 3200 milliards de dollars accumulé par la Chine depiuis un décennie est le résultat d’une politique mercantiliste pratiquée à une échelle jamais vue. Il insiste sur le fait que les pratiques chinoises sont contraires à l’esprit du libre échange basées sur l’avantage compétitif des nations.
Il dit surtout que la Chine ne recherche pas cet avantage compétitif mais un avantage absolu et hégémonique sur les marchés et vise l’autarcie.
Atkinson s'alarme : « le problème n’est pas seulement celui de la Chine mais celui de l’avenir de l’intégralité du système du commerce mondial, d’autant que d’autres nations comme le Brésil ou l’Inde imitent le modèle chinois »
Surtout, il dit qu’il est temps de revoir le modèle du « consensus de Washington », autrement dit l’idée qu’il faut s’appuyer uniquement sur les forces de marché pour la croissance et le développement et que l’état doit jouer un rôle minimal.
Face aux pratiques chinoises - « le consensus de Pékin » - il juge que le consensus de Washington n’est plus opérationnel. Il prône alors le modèle du « consensus d’Helsinki ». Un modèle qui ne met pas en cause le libre échange mais prend en compte le fait que les politiques de croissance et d’innovation non mercantilistes doivent s’appuyer sur des politiques gouvernementales propres à favoriser l’innovation (financement de la recherche industrielle, support de la R&D, stratégies technologiques nationales…).
De l'eau au moulin du "redressement productif"...
Atkinson et l’ITIF ont déjà écrit deux rapports cités sur ce blog, le premier analysant les différentes politiques mises en oeuvre pour l'innovation. Le second sur les risques que présentent la volonté chinoise de se lancer dans les high tech (voir les liens ci-dessous)
A lire
Le rapport « Enough is enough. Confronting Chinese innovation mercantilism.” (12 pages)
Politiques d’innovations : the good, the bad and the ugly.
Chine et High Tech, une menace à prendre très au sérieux
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