You're american now ! |
Eh bien, Adobe m’a coupé l’herbe sous le pied ! Neolane, un acteur majeur du marketing numérique, est en effet en train de passer dans le giron de l’américain qui propose de le racheter pour quelque 600 millions de dollars, une belle somme soit dit en passant.
Et voilà. Une fois de plus, une très prometteuse entreprise numérique nous échappe. Bien sûr il restera de l’activité en France pour Neolane ; bien sûr son patron restera quelque temps aux commandes en s’intégrant au groupe qui l’a acheté (comme il l’avait fait lors du rachat de sa précédente start-up). Mais c’en est une fois de plus fini de l’espoir de voir une entreprise nationale prendre une envergure mondiale dans le numérique. Il semble que Dassault Systèmes reste voué à demeurer notre seule et unique très grande réussite en la matière !
Celle-là pourtant était bien partie. Pionnière en la matière, elle se situait aux avants-postes du marketing conversationnel, autrement dit le marketing via les outils numériques. Elle excellait en particulier sur le marketing multi-canal (e-mail, Web, mobile, réseaux sociaux etc.). Elle possédait ses propres outils de Big Data et de management de données; elle était même classée par la revue Forbes parmi les « plus prometteuses entreprises américaines » (vu son implantation aux US).
Stéphane Dehoche indiquait ainsi qu’il ambitionnait de faire de ses outils un véritable « ERP du marketing » et qu’il visait une place de leader européen, cela au moment où, de fait, le marketing est en train de vivre une révolution et de se réinventer totalement à cause précisément de ces outils numériques.
Ce serial entrepreneur notait également lors de notre rencontre que, s’il est désormais plus simple de créer une entreprise, « il n’y a pas en France l’environnement économique qu’il faut pour croître », soulignant en particulier « les très faibles valorisations des entreprises du logiciel. » Des propos qui prennent désormais tout leur sens, ceci expliquant peut être cela...
Pour mémoire on se rappelera que la start-up avait été financée par le capital risque à hauteur de 2M€ en 2002, puis 5 M€ en 2007 (pour attaquer le marché américain) et avait enfin reçu 27 millions de dollars d’un fonds américain en 2011 pour se renforcer aux Etats-Unis.
Au final, Neolane aura tiré les marrons du feu pour Adobe qui, malgré le prix payé, semble avoir fait une bonne affaire. L’américain renforce en effet considérablement son offre dite de « Marketing Cloud » constituée déjà de cinq solutions complémentaires.
Quant à moi, je n’ose plus m’attaquer aux succes stories françaises du numérique. Chaque fois que j’en découvre une, elle finit par se faire racheter ! Je dois avoir le mauvais oeil...
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