Gain de productivité n'est pas toujours synonyme d'industrie performante |
On y découvre en effet dans qu’il y a de « bons » gains de productivité, qui témoignent de la vitalité de l’industrie et sont le résultat de l’amélioration de l’outil de production, par l’automatisation notamment. Et des « mauvais », résultats direct de la délocalisation.
Le rapport l’illustre de façon imagée :
Bref, dit le rapport les gains de productivité de 5,4% par an affichés entre 1997 et 2007 par l’industrie américaine doivent être revus à la baisse. Cet effet, selon les auteurs, compterait pour 20 à 50% des gains réalisés par l’industrie américaine. En l’excluant, les gains réels de productivité ne seraient au mieux que de 4,8% l'an.« Quand on pense à un gain de productivité de 10%, on imagine généralement que l’ouvrier Joe Machinist a trouvé le moyen de produire 110 pièces à l’heure alors il n’en faisait auparavant que 100. En réalité, depuis une dizaine d’années, ce qui se passe est que le patron de Joe a délocalisé une partie de sa production en Chine et… a licencié Joe. Le patron, lui, a bien réussi à augmenter sa productivité de 10% : il produit désormais 100 pièces à l’heure, mais avec 10 ouvriers seulement au lieu de 11. Cela ne correspond donc pas à une augmentation de productivité locale, mais est entièrement le fait de l’augmentation des importations. »
Ce n’est pas tout. Ce constat peut être appliqué à tous les pays mais, concernant spécifiquement l’industrie américaine, le rapport relève également qu’il y a quelque chose de pourri au royaume des statistiques.
D’abord, il note que les 5,4% de croissance annuelle ne sont plus que 3,2% si l’on exclut les ordinateurs et l’électronique. Explication : la production de ces produits a cru de 22,7% par an, avec des gains de productivité de 26,8% entre 1997 et 2007. Mais cela ne veut pas dire que le nombre d’unités produites a cru au rythme de 22,7% par an. Ce chiffre reflète essentiellement leur baisse de prix conjuguée à l’augmentation de leurs performances.
Enfin, souligne la Brookings Institution, les statistiques officielles ne prennent pas en compte l’emploi de travailleurs en interim, ce qui gonfle également les chiffres de gains de productivité.
Au total, les vrais gains de productivité de l’industrie américaine ne seraient que de 2,3% par an, soit près de la moitié des chiffres officiels. Conclusion : si l’on se fie aux conclusions de la Brookings Institution, l’industrie américaine apparaît en bien moins bonne santé que les chiffres officiels ne le laissent supposer.
Y-a-t’il un remède docteur ? Une bonne cure d’automatisation et un régime drastique en matière d’importation de produits chinois devraient vous revigorer...
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