Au Cetim : un "modèle économique
élargi" à l'usage des PME |
Le Cetim a donc demandé à Pascale Brenet, enseignante
chercheuse à l’université de Franche Comté, de plancher sur un « modèle
économique élargi » pour justifier un tel investissement. Elle a étudié
sur site les tenants et les aboutissants d’une robotisation dans diverses PME. Et,
forte de données réelles, a bâti son modèle. Elle vient de l’achever.
La conclusion : pour juger réellement de l’apport de
la robotique il faut aller bien au-delà du seul calcul de ROI et prendre en
compte tous les apports qualitatifs d’une robotisation. Le modèle comporte
ainsi une batterie d’indicateurs, une vingtaine au total, qui prennent en compte, outre l’aspect
financier de l’opération, tous les impacts sur les ressources humaines, le
marketing et la production proprement dite. « Ils permettent de prendre
une décision raisonnée quant à l’utilité de l’installation d’un robot et de
définir là où il est le mieux indiqué » dit Pascale Brenet.
Deux exemples pour illustrer la logique de la démarche.
Pour tirer pleinement profit du robot, il faut l’utiliser au maximum. Pour cela
la PME peut être conduite à augmenter son volume d’affaires, donc à se fixer de
nouveaux objectifs et donc à accompagner l’installation de la machine d’un
effort commercial. Le calcul de ROI ne tient pas compte de ce type d’impact.
De même, les PME ne cherchent pas nécessairement à
supprimer du personnel. Leur logique est plutôt de faire croître l’activité à
personnel constant. Chez elles, « robot » ne signifie pas « suppression d’un opérateur », mais affectation de celui-ci à d’autres tâches plus
productives (et souvent plus intéressantes).
Bref, avec ces indicateurs, la PME est à même de bâtir
une stratégie liée à l’introduction du robot, stratégie qui peut avoir un
profond impact sur son fonctionnement. On est loin du bestial calcul de ROI…
Cette étude peut sembler ad hoc. A mon avis il n’en est rien.
Elle ne fait que substituer une logique industrielle à une pure logique
financière. Et c’est là le point clé. Pascal Brenet raconte que dans l’une des
entreprises qu’elle a étudiées, le pdg avoue n’avoir pas vraiment chiffré l’apport
du robot. Il s’est malgré tout équipé parce pour lui la problématique était
claire : « robotiser ou
disparaître ». Dans ce contexte, le ROI est nu !
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