Louis Gallois présente La Fabrique |
« Nous ne sommes pas un lobby se défend Louis Gallois, mais nous pensons que l’industrie est essentielle pour la croissance et qu’après des années d’effritement la France peut redevenir une puissance industrielle. Nous espérons apporter notre pierre à l’édifice via les études que nous allons mener et l’information que nous diffuserons sur ce qui se passe en France et en Europe. »
Première pierre à cet édifice, la conférence d’hier donc, autour du livre de Patrick Artus (directeur des études de Natixis) et de Marie-Paule Virard : La France sans ses usines . Autres intervenants : Jean Michel Charpin (économiste qui a notamment été dg de l’Insee) et Christel Bories (patronne de Constellium jusqu’à novembre dernier).
Il faut avouer que ce premier événement a été à la hauteur de l’enjeu. Le débat a été d’une rare qualité grâce à l’absence de langue de bois des intervenants et grâce aussi à un auditoire de qualité avec notamment des interventions de Louis Gallois ou Patrick Pelata (ex n°2 de Renault Nissan).
Pour faire court, et tant pis pour la variété des sujets abordés, on retiendra deux points qui, outre le constat du terrible décrochage industriel de la France depuis 1998, ont fait l’objet d’un consensus total.
1. Le problème de perte de compétitivité des entreprises françaises est lié à leur stagnation sur le milieu de gamme. Cela était sans grandes conséquences tant que les pays émergents ne se manifestaient pas. C’est devenu dramatique après (soit vers 1998). Résultat, tout le monde s’accordait hier pour dire qu’il est indispensable que l’industrie française « monte en gamme ». Le terme, assez flou au demeurant, signifiant au bout du compte qu’il faut être capable de créer des produits qui se distinguent du tout venant et peuvent donc se vendre plus cher, assurant par là des marges plus larges. Brefs des produits haut de gamme au sens du luxe, ou, plus largement, des produits réellement innovants. C'est peut-être pas un scoop, mais c'est difficile à nier.
2. Au delà de la batterie de mesures qu’il faut prendre pour assurer à long terme (dizaine d’années) le redéploiement de l’industrie hexagonale, des mesures à impact plus rapide – deux ou trois ans - s’imposent. Et là pas de fausse note : tout le monde pointe comme un seul homme la diminution du coût de travail. Fort heureusement ce n'est pas dans le but d'abaisser les prix, mais pour permettre aux entreprises de restaurer leurs marges. Pour briser le cercle vicieux qui fait que le positionnement sur le milieu de gamme a engendré une perte de compétitivité qui a ensuite érodé les marges et que, ce faisant, les entreprises ne peuvent plus investir pour se positionner dans le si désiré haut de gamme, objet de tous les vœux.
Il est intéressant de noter est que les intervenants ont tous jugé que la meilleure façon d’abaisser le coût du travail – « d’au moins 30 à 40 milliards d’euros pour assurer un indispensable ‘choc de compétitivité’ » dit Louis Gallois – consiste à augmenter la CSG « d’environ 5 points » estime Patrick Artus . L’intérêt étant d’alléger le coût du travail en faisant participer à l’effort « les vieux et les riches ». Personne en revanche ne souhaite une augmentation de la TVA qui a le défaut d'épargner les riches et, en plus, risque à terme de « conduire à augmenter les salaires pour compenser la perte de pouvoir d'achat dont à annuler l’effet voulu.»
Pas mal d'autres sujets dignes d'intérêt ont été abordés, et quelques sujets de débat se sont fait jour. On en reparlera bientôt ici, et pas plus tard que demain...
Pas mal d'autres sujets dignes d'intérêt ont été abordés, et quelques sujets de débat se sont fait jour. On en reparlera bientôt ici, et pas plus tard que demain...
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