mercredi 21 mai 2014

Le théorème d’Yvon Gattaz


Yvon Gattaz a encore frappé. Il est infatigable. Depuis plus de 50 ans il n’a de cesse de militer pour la création d’entreprise et le développement des ETI. Il récidive aujourd’hui avec un nouveau livre « Création d’entreprise – La double Révolution » qui, une fois de plus développe ses thèmes de prédilection. Le ton de l’ouvrage est vif, alerte et plein de l’humour que l’on connaît au fondateur de Radiall et de l’Asmep-ETI qui a le goût des aphorismes tranchants. Réjouissant.

Ce livre est d’abord destiné aux jeunes entrepreneurs ou à ceux qui pourraient l’être.  Yvon Gattaz le présente explicitement comme « un vade-mecum publié par un ancien pour les nouveaux ». Il abonde ainsi en conseils à destination des jeunes qui sont prêts à se lancer dans l’aventure de « la création d’entreprise à partir de zéro » ; et Yvon Gattaz sait s’imposer de saines limites : « les seniors ne peuvent et ne doivent pas juger les projets innovants de leurs filleuls, car ceux-ci ont une intuition cent fois supérieure à la leur » affirme-t-il. Il se garde bien de le faire.

Les « deux révolutions » du titre ce sont celles de la création d’entreprise et celle de la croissance. Yvon Gattaz constate avec bonheur que le premier défi est aujourd’hui gagné. Fini le temps où « nos entreprises étaient presque exclusivement  créées par des autodidactes de talent, dont c’était la seule voie réelle de promotion sociale. » Il se félicite que désormais, en France, les jeunes entrepreneurs sont légion et que la création d’entreprise n’est plus considérée comme une déchéance par les diplômés du supérieur, bien au contraire.

 Il s’en réjouit d’autant plus qu’il  est convaincu d’un fait important et jusque-là rarement mis en évidence. Il dit, en s’appuyant sur des enquêtes menées par l’Association Jeunesse et Entreprises dont il est président :   «  le taux de croissance d’une nouvelle entreprise est fonction du niveau d’instruction de son créateur » de même que ses chances de réussite à cinq ou 10 ans.  Ce qu’il baptise « théorème Yvon Gattaz » 

Reste que, selon l’auteur, la seconde révolution, celle de la croissance, reste à accomplir. A ce propos, il insiste sur la fait qu’ « il faut tout d’abord convaincre tous les Français de l’impérieuse nécessité de cette croissance, seule créatrice d’emplois réels, et de la non-résignation à la stagnation ou, pis, à la décroissance souhaitée par quelques nostalgiques des diligences. »

Ce livre est d’autant plus  recommandable qu’il se termine par le récit, par leurs auteurs, de 13 aventures industrielles, toutes aussi passionnantes les unes que les autres. Parmi elles, celle d’Altrad, d’Auchan, de la chaîne boulangeries Paul, de JCDecaux ou encore de Criteo ou de Ventes Privées. De formidables parcours d’entrepreneurs français qui méritent d’être découverts ou redécouverts.

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