MPO mise sur les cellules à haut rendement made in France |
Qu’à cela ne tienne ! MPO décide de se lancer dans un nouveau métier porteur, espérant que progressivement il se substituera à l’ancien. Après mûre réflexion – et notamment pour profiter de son savoir-faire - elle choisit de se lancer dans la fabrication de cellules solaires. Plusieurs technologies sont communes avec la fabrication de disques. Le marché est prometteur. Elle crée sa start-up, MPO Energy, dirigée par Jean-François Perrin.
Pas de chance. Juste au moment où elle se lance, en décembre 2010, le gouvernement décide de limiter son soutien à la filière photovoltaïque. Le marché s’effondre. MPO Energy décale ses projets d’un an.
Autre coup du sort en 2011. C’est au tour de la Chine de mettre son (gros) grain de sel. Depuis qu’elle s’est mise à produire en masse - et à perte - du photovoltaïque, les prix ont chuté. Nombre d’entreprises occidentales (américaines et allemandes notamment) font faillite. Et les surcapacités s’installent : la production, à 70% chinoise, atteint 50 GW ; le marché n’absorbe que 30 GW. MPO décale encore ses plans d’un an.
Que va-t-il advenir de notre start-up ? Va-t-elle baisser les bras ? L’épisode en cours du feuilleton montre un MPO Energy qui tient bon et croit en sa stratégie. Dès le début la start-up s’est positionnée sur les cellules haut de gamme, c'est-à-dire à haut rendement, le plus haut rendement possible (environ 20% actuellement). Dès le début, elle en a fait son alpha et son oméga en prévoyant d’investir systématiquement tous les deux dans une nouvelle ligne de production plus performante afin d’être toujours à la pointe côté rendement.
Jean-François Perrin explique pourquoi il y croit, même dans le contexte actuel : « D’une part, quand il y a surcapacité, les seuls produits qui continuent de se vendre sont les plus performants. Ensuite, les cellules hautes performances peuvent se vendre plus cher car elles apportent à leurs utilisateurs des économies sur d’autres postes en simplifiant notamment la conception de leurs systèmes. »
MPO Energy persiste donc dans sa voie. Le décalage de deux ans a été mis a profit pour changer de technologie afin d’obtenir de meilleurs rendements : le silicium polycristallin à été remplacé par du monocristallin. En termes de process, l’implantation ionique est arrivée juste à point et a pris la place d’une technologie moins performante. Du coup le process est plus efficace ; comptant moins d’étapes, il est moins coûteux. Et les cellules ont gagné 1% de rendement.
Actuellement la start-up fabrique en co-traitance ses premières cellules qui affichent un excellent rendement (de l’ordre de 19%) et rode son process en attendant que sa propre usine, en construction dans la Mayenne, s’achève. Sa capacité annuelle est aujourd’hui de 35 MW (une cellule = 4W). La vraie production commencera en 2013 sur son site avec une capacité 70 MW. Objectif 2014 : 140 MW. Objectif 2020, 500 MW. Et, parallèlement des rendements de 25%. Le tout accompagné de beaucoup d’idées pour bâtir une filière française du photovoltaïque.
Bien. Mais le feuilleton à rebondissements continue. Car il demeure tout de même une importante inconnue avant que ce projet ne se réalise. Il faut en effet que l’un de ses investisseurs se décide à franchir le pas du second tour de financement pour que l’aventure se poursuive. Plusieurs l’ont fait. Celui-là hésite encore… Et s’il refuse l’obstacle, tout risque de s’effondrer.
Il reste à espérer que les dieux se montrent un peu cléments, comme ils l’ont été lors du premier tour de financement. Il a en effet été bouclé… trois jours avant l’annonce de la décision du moratoire sur le photovoltaïque. Il s’en est fallu d’un rien que l’aventure, cruciale pour l’avenir de MPO, ne démarre jamais.
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