lundi 13 février 2012

US : les « pro-industrie » contre-attaquent !


"Un emploi industriel en génère
quatre ou cinq"
Le récent article de Christina Romer, commenté ici, affirmant qu’ « il n’y a aucune raison objective pour que l’état soutienne l’industrie » suscite des ripostes musclées outre-Atlantique. Christina  Romer est professeur d’économie et ex présidente du Council of Economic Advisor du président Obama

« Madame Romer doit retourner sur les bancs de l’école » s’énerve Scott Paul dans un article publié par le Huffington Post. Scott Paul est responsable de l’Alliance for American Manufacturing.

L’agacement gagne aussi Laura D’Andrea Tyson. Professeur à la Haas School of Business, elle a été elle aussi présidente du Council of Economic Advisor mais pour le président… Clinton. Elle tient à expliquer dans un article  du New York Times « Pourquoi l’industrie manufacturière est aujourd’hui encore primordiale »

Tous deux, et c’est le plus important, apportent leur lot d’arguments pour faire valoir la nécessité du soutien à l’industrie. En voici quelques uns :
 « Romer passe à côté de la caractéristique la plus importante de l’industrie, son effet démultiplicateur sur l’emploi. Un poste industriel en soutient, directement ou indirectement, quatre ou cinq » écrit Scott Paul. Il ajoute « Une localité qui attire une usine automobile attirera également un Wal Mart. L’inverse n’est jamais vrai. »
Et de s’enflammer pour… la réussite allemande :
« Sa politique économique est organisée autour de la production manufacturière. Les US avec un meilleur accès aux ressources naturelles, un immense capital humain et leur formidable capacité à entreprendre devraient dépasser largement l’Allemagne, sur une base per capita, mais il n’en est rien. 
 De son côté Laura D’Andrea Tyson fait valoir trois arguments :
Primo :
« Les produits manufacturés représentent environ 86% des exportations des marchandises et 60% de exportations de biens et de services, tandis que plus d’un quart des emplois américains sont liés à l’exportation. […] La seule façon de réduire le deficit commercial est d’augmenter les exportations de produits manufacturés. » 
 Secundo  :
« Les emplois dans l’industrie sont à productivité élevée, avec de bons salaires et une grande valeur ajoutée. Entre 2005 et 2010 les salaires hebdomadaires moyens dans la production sont de 21% plus élevés que la moyenne (hors agriculture). »
Tertio :
« La production manufacturière est cruciale à cause de son rôle hors de proportion avec sa taille, en matière d’innovation. Bien qu’elle ne représente que 11% du PNB, elle compte pour 68% de la R&D des entreprises qui à son tour représente 70% des dépenses totales de R&D. »  
A lire
Sur ce blog :  «  Le soutien à l’industrie fait débat aux US » 
L’article de Scott Paul : « Professor Romer Needs Manufacturing 101 » 
L’article de Laura D’Andrea Tyson : « Why manufacturing still matters » 

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