Julien Pelletier. Anact |
C’est l’une des leçons de la vaste étude qu’il a coordonnée pour la Commission Européenne et présentée ce matin à Lyon. Elle a duré un an et s’est intéressée aux relations donneurs d’ordres (DO) sous traitants (ST) dans cinq pays européens : France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne et Hongrie. En est issu un rapport présentant « Dix propositions pour améliorer la relation entre donneurs d’ordres et sous-traitants dans l’industrie ».
Le rapport sera rendu public (et mis en ligne sur ce blog), le 8 février, au cours de la Conférence Européenne sur l’amélioration des relations donneurs d’ordres/ sous-traitants qui se tiendra à Lyon. La conférence est organisée par l’Anact, le Ceser (conseil économique social et environnemental de la région Rhône Alpes) et l’Institut Confluences, jeune think tank rhônalpin voué au développement de l’industrie et sur lequel nous reviendrons dès demain.
Cet intérêt pour les relations DO-ST doit tout au fait que le recours à la sous-traitance a explosé ces 20 dernières années et que son organisation s’est profondément modifiée. On est passé, on le sait, d’une structure en réseau organisée autour du DO, à une structure en cascade avec des ST de rang 1 jusqu’au rang n, structure où s'illustre particulièrement l'industrie automobile.
« Les outils gestion, informatiques en particulier, ont permis coordonner le fonctionnement de processus devenus extrêmement fragmentés », dit Julien Pelletier, mais la coordination sociale et juridique des entreprises sur toute la chaîne de valeur n’a pas suivi. Résultat, « les conditions de travail, se sont dégradées tout au long de la chaîne de valeur », et cela amène douter de la pérennité du modèle tel qu’il fonctionne aujourd’hui et de sa capacité à répondre aux besoins d'innovation.
C’est donc bien à un effort important de la part des DO pour mieux prendre en compte l’ensemble de leurs sous-traitants qu’appelle ce rapport. « Il ne s’agit pas de contraindre les entreprises, ni de développer un arsenal juridique qui est déjà bien étoffé, mais de leur faire prendre conscience de l’enjeu et de les amener à dialoguer et à s’entendre entre elles ; il y va de l’intérêt de tous » souligne Julien Pelletier.
Il conclut : « Avec cette étude, nous avons établi un camp de base… Reste à s’attaquer à l’ascension de l’Everest. » Ici, les responsables des achats des grands donneurs d'ordres auront une place privilégiée dans la cordée : « doter la fonction achat d’une responsabilité au niveau de la grappe industrielle ou de l’ensemble de la chaîne de valeur » est en effet l’une des propositions phare du rapport.
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